Que nous apprend le passé sur la façon dont s’est construite l’identité actuelle de Joigny ? Quelle relation entre passé, présent et futur dans la définition d’une identité ? L’AJORCA s’est engagée dans un travail de réflexion sur l’identité de Joigny et nous souhaitons faire de cet espace le lieu pour organiser et rendre compte de ce travail.
Nous savons par expérience que les questions d’identité peuvent être des questions qui fâchent, particulièrement en France où l’on affectionne les définitions officielles émanant d’autorités reconnues ou auto-déclarées — est perçu et traité comme une menace tout ce qui pourrait s’en écarter. Ce n’est pas l’esprit dans lequel ce groupe de travail entend opérer.
Les questions d’identité sont des sujets complexes (ce qui est fort différent de compliqués) qui peuvent être abordées de plusieurs points de vue: historique, sociologique, économique, etc. L’identité est aussi et avant tout un processus de construction, voire d’invention de soi pour reprendre le titre d’un ouvrage du sociologue Jean-Claude Kaufmann (L’invention de soi: Une théorie de l’identité, 2004). La relation entre passé et futur est plus complexe que celle d’une relation de cause (passé) à effet (futur).
Pour Edgar Morin :
toute collectivité doit irriguer sa vie par une circulation incessante entre son passé où il ressource son identité en se rattachant à ses ascendants, son présent où il affirme ses besoins et un futur où il projette ses aspirations et ses efforts.
– Les Sept Savoirs nécessaires à l’éducation du futur (lien)
Mais aussi :
Nous comprenons toujours trop tard ce qui s’est passé dans le passé. Et nous le réinterprétons justement en fonction d’un nouveau présent qui est l’ancien futur.
– Histoire du futur (lien)
Et :
Le passé est construit à partir du présent, qui sélectionne ce qui, à ses yeux, est historique, c’est-à-dire précisément ce qui, dans le passé, s’est développé pour produire le présent.
– Pour entrer dans le XXIe siècle
Comment participer?
Que vous soyez membre ou non de l’AJORCA, Jovinien, Icaunais ou pas, la condition pour participer est d’être à la fois curieux et ouvert pour réfléchir ensemble à ce que pourrait être l’identité (les identités?) de Joigny au XXIème siècle. Il n’est pas non plus nécessaire d’avoir lu Edgar Morin, ni d’être d’accord avec lui !
Dans les prochaines semaines nous allons réunir les premières personnes intéressées par ce groupe de travail autour d’un document pour définir le périmètre de notre activité et la façon dont nous allons travailler ensemble. Pour publier vos contributions dans cet espace, il suffit de vous inscrire et de respecter les règles que nous allons édicter ensemble — la modération sera initialement assurée par Serge Ravet l’administrateur de ce site.
Bonjour Serge,
Je mets beaucoup d’espoir dans ce groupe en espérant qu’il suscitera l’émergence d’un maximum d’idées et de propositions.
Pierre Vajda